Aujourd’hui encore, Werner Schenk mise sur ce qu’il appelle sa philosophie d’entreprise simple et efficace. « Mes vaches sont 20 heures par jour au pâturage. Et cela se voit. Elles sont satisfaites et détendues – donc je le suis aussi », explique-t-il en caressant affectueusement la tête de Lavertezzo. Bien entendu, il connaît le nom de toutes ses vaches. En tant qu’entrepreneur, il maintient les coûts au plus bas. Grâce à ses animaux, le cycle fonctionne parfaitement. Les bêtes paissent dans les pâturages. Ainsi, il n’a pas besoin de faucher ni de conserver du fourrage. Et il ne possède pas de machines automatisées onéreuses. Comment a-t-il réussi à s’imposer face à la concurrence malgré ces méthodes simples ? « Après ma formation, je croyais que je savais tout. Avec le recul, je peux dire que je ne savais rien du tout », avoue-t-il en riant. « Il faut essayer beaucoup de choses et aussi parfois faire des erreurs, cela fait partie du processus. Et il ne faut tout simplement pas s’angoisser ».

Toutefois, cette sérénité ne signifie en aucun cas qu’il se contente de peu. Bien au contraire. Il travaille constamment à des optimisations et échange des idées avec des collègues agriculteurs suisses et étrangers. Son objectif ultime ? Produire durablement du lait frais. Celui-ci est ensuite transformé en lait en poudre de qualité supérieure, puis mélangé à d’autres matières premières de premier choix dans notre site de production de chocolat, pour produire des couvertures crémeuses.

La ferme et les animaux sont la passion de Werner Schenk. Néanmoins, il pense aussi à l’avenir et l’espère plus serein. Dans un peu plus d’un an, l’un de ses fils reprendra l’exploitation. « Je n’aurais forcé aucun de mes enfants. Je le répète : on ne réussit que s’il l’on prend plaisir à travailler ». Bien sûr, le fait que la ferme reste dans la famille le réjouit et le rend très fier.